Il est de retour, de Timur Vermes

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70 ans que la seconde guerre mondiale est terminée. 70 ans passés sous le choc, à tenter de comprendre les raisons de tant d’horreurs. Et s’il était temps de penser cette guerre et ses atrocités autrement? Avec Il est de retour, Timur Vermes fait le pari que nous sommes prêts et joue à nous faire peur en ramenant Hitler à la vie.

Roman à la fois comique et horrifiant sur un hypothétique retour d’Hilter, propulsé contre son gré à l’époque contemporaine, Il est de retour a fait scandale. Infâme? Ridicule? Génial?

Dans ce récit à la première personne, Hitler lui-même relate ses expériences déconcertantes dans un monde qu’il ne reconnaît pas. Une narration qui fait écho de manière troublante (et voulue) à la voix du Führer telle que nous la connaissons de ses écrits et discours. Fermement attaché à ses convictions, toujours prêt à les défendre et totalement franc quant à ses objectifs, l’Hitler du futur est tout simplement l’Hitler du passé, sans fard ni déguisement. Portant moustache et affirmant haut et fort ses idéaux, dans la droite ligne des plans abjects de 39-45, il devient, dans l’imagination de Vermes, la coqueluche de notre société de divertissement…

Le dictateur et sa célèbre moustache ne reviendront pas, et heureusement. Pour autant, l’hypothèse mise en scène par Timur Vermes est gravement crédible: si, en tant que lecteur, l’on rit du décalage improbable entre Hitler et notre époque, l’on tremble aussi de la justesse avec laquelle l’auteur décrit l’accueil du public envers un personnage aussi abracadabrant. Pour la société de production qui médiatise le retour du dictateur, c’est bien simple: Hitler, c’est du trashy-comique hautement vendeur! Et le buzz, ça connaît cet ancien manipulateur des masses…

LB