Le bon livre sur l’égoïsme

American Psycho, de Bret Easton Ellis

 À offrir à un lecteur averti

« […] j’ai mis un costume neuf (Cerutti 1881) et me suis offert une séance de pédicure avant de torturer à mort un petit chien acheté en début de semaine dans un magasin de Lexington. »

American Psycho exprime la violence d’un monde égoïste et consumériste, où la valeur des hommes se mesure à la marque de leurs vêtements, à la réputation des lieux qu’ils fréquentent et aux portefeuilles qu’ils gèrent. Pas étonnant dans cette société sans empathie ni émotion que Patrick Bateman, le personnage de Bret Easton Ellis, puisse torturer, violer et tuer sans jamais être inquiété. Dans American Psycho, personne ne s’intéresse à personne d’autre que soi-même.

Un roman cruel (et aux descriptions parfois insoutenables) qui ne manque pourtant pas d’humour. L’égoïsme généralisé crée un monde absurde: manquer les soldes génère les pires angoisses, les prénoms sont tout simplement interchangeables et manger ne sert plus qu’à impressionner les autres (à base de saucisses aux coquilles St-Jacques et de sandwichs aux perdreaux). Sur plus de 500 pages, Bret Easton Ellis égrène les marques, l’ennui et les meurtres dans une mise en scène cinglante de la vacuité d’une société du paraître.

LB

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2 Comments

  1. Un livre qui m’attend sagement dans ma PAL…

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