Huis clos, de Jean-Paul Sartre

À offrir à un pécheur misanthrope

Les flammes, le fouet, les pals, les fourches et le diable ont fait leur temps. N’y a-t-il pas plus cruel, plus effrayant que la banale torture physique pour punir les pécheurs? En une courte pièce, Jean-Paul Sartre propose une mise à jour de l’Enfer.

Des canapés, un bronze hideux, la lumière allumée: est-ce là vraiment le summum de l’horreur? L’apparente banalité du décor fait rire. On se dit: « Si c’est ça l’enfer, je m’inscris ». Puis, les personnages font leur entrée.

Choisissez dans votre entourage deux personnes avec qui vous ne souhaiteriez même pas rester bloqué cinq minutes dans un ascenseur. Maintenant, imaginez passer le reste de votre mort enfermé avec elles. Quelle sera votre châtiment: L’ennui? L’humiliation? La culpabilité? La frustration?

Les personnages de Jean-Paul Sartre font cette expérience diabolique. A la fois criminel et bourreau, chacun d’entre eux inflige une souffrance précise à ses co-damnés. « L’Enfer, c’est les autres », avec leurs désirs, leur mépris, leur franchise et leur méchanceté.

On referme Huis clos sans savoir s’il faut rire ou trembler. On peut en rester aux flammes finalement?

LB