Deux bons livres sur le passage des générations

Cent ans, Herbjørg Wassmo

D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds, Jón Kalman Stefánson

A offrir aux filles, aux fils, aux mères, aux pères, aux grands-mères et aux grands-pères

Cent ans, cinq générations de femmes: Sara, Susanne, Elida, Hjørdis et Herbjørg, l’auteure elle-même. Les vies se racontent et s’entremêlent, décrivant la Norvège rurale et ses femmes. Des mères et des filles qui tentent de prendre les rênes de leur existence, entre les obligations du mariage et les naissances successives, l’amour inattendu, les caprices du hareng et la guerre.
Ecrire, la petite Herbjørg l’a toujours fait, dans son cahier jaune caché sous un rocher. Cela lui permettait de mettre de l’ordre dans ses pensées, et d’être moins seule. Devenue adulte, déplier le passé lui donne le moyen d’exorciser son enfance. Une enfance hantée par une menace permanente: lui. Son père.
« Cela réconforte de considérer la famille dans son ensemble. De voir autre chose que la dissimulation, la honte et la haine. » Un beau récit sur le silence et les rires, les naissances et la mort, la rudesse du Nord et le courage des être qui le peuplent.

Un autre pays, d’autres générations, une autre langue: sur le même registre de la saga familiale, Jón Kalman Stefánson livre un roman tout à fait original.
Islande, de jadis à nos jours en passant par « Février 1976 »: le narrateur s’efface derrière son ami Ari, dont l’existence semble être l’aboutissement déçu de plusieurs générations d’hommes et de femmes ayant vécu leurs souffrances et leurs joies dans la bourgade de Keflavík, « ville la plus sombre d’Islande ». Des ancêtres aussi malmenés par la vie que tout un chacun, ou peut-être plus que d’autres, dans le paysage aride, froid, désert, venteux et menaçant de la côte islandaise. Leurs vies se confondent, s’assemblent dans un récit familial où chacun suit sa destinée, accueillant ou affrontant l’amour, la mer, la mort.
D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds est un récit intriguant, à l’écriture unique: de longues phrases suivent les circonvolutions des souvenirs, ajoutent les détails, les noms, les images et anecdotes lorsqu’ils arrivent à l’esprit du narrateur, dans un ordre incertain, formant un fleuve à la fois trivial et poétique sur lequel se laisse porter le lecteur, sans vouloir jamais en arrêter le flux.

LB

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